Le temps d’enfiler les raquettes et nous voilà partis! Dernière précaution, s’équiper d’un détecteur de victimes d’avalanches (DVA). Vraiment nécessaire pour une rando pépère? «Une balade en raquettes n’est pas une promenade sur un trottoir. Même si le sentier est balisé, il n’est pas sécurisé», précise Mathias Michel. Autrement dit, même si le DVA n’est pas toujours indispensable, il convient à chaque fois de se renseigner avant de partir en balade: vérifier l’itinéraire sur une carte, contrôler la météo, l’enneigement et bien sûr les risques d’avalanche. Et savoir renoncer en cas de brouillard, par exemple.
Le chemin, piqueté des fameux panneaux roses «itinéraire raquettes», commence par monter légèrement, traverse les pistes de ski de l’Alpe des Chaux, avant de s’enfoncer dans la forêt. L’ambiance se fait aussitôt bucolique, troncs mouchetés de blanc comme de belles robes à pois. «Avec ses feuillus et ses sapins rouges ou épicéas, vous avez ici une forêt typique des Alpes vaudoises», commente le guide. A voir les coulées de sève, ça et là sur les écorces, les pics s’en sont donné à cœur joie. Mais peu de traces sur le manteau blanc du sous-bois, aucune bête à poil ou à plume à l’horizon, si ce n’est, de temps en temps, un skieur qui file entre les souches. «Les animaux se tiennent à la chotte (ndlr: à l’abri). Mais demain, s’il ne reneige pas, ce sera blindé de traces de pas!»
On imagine le lièvre roulé en boule, les renards furetant au pied des sapins, les chevreuils immobiles, leurs bois entremêlés aux branches. Un gypaète pourrait traverser le ciel bas. Mais les chances de le voir aujourd’hui sont faibles: ce vautour a besoin des thermiques pour voler et de visibilité. Seules les notes stridentes d’un accenteur alpin ou d’une mésange festonnent le silence.