Je suis arrivé dimanche et j’ai dû traire les vaches directement. Ah, je déguste… Après deux jours, je suis déjà claqué, j’ai des cloques aux pieds et je n’ai pas réussi à me lever à l’heure hier matin», lance Yann Oulevay sans perdre le sourire. Apprenti vacher? Non, bénévole, comme les 962 volontaires inscrits cette année pour donner un coup de main aux paysans de montagne dans le cadre du programme Caritas (lire encadré).
L’alpage de Champsot sous la forêt des Tovares, à un vol d’aigle de Troistorrents (VS), est un lieu idyllique. Mais le quotidien s’y découpe en une succession de gestes précis, tâches minutieuses et charges parfois physiques, d’autant que le terrain pentu s’étend sur près de 20 hectares. «L’été, on monte quarante-cinq vaches à traire, et il y a tout le travail lié à la fabrication du fromage et à l’entretien du paysage», explique Benjamin Dubosson, agriculteur du domaine, qui a repris l’alpage familial il y a quatre ans. Un apprenti, Maxime, et sa compagne, Laura, viennent le seconder pendant les quatre mois d’été. Mais avec des journées de quinze heures et peu de temps mort, toute aide supplémentaire est bienvenue.