Éternel bonnet vissé sur le crâne et belles bacchantes. C’est à ces attributs laineux et pileux que l’on reconnaît Denis Junod. À son regard matois et à son bagout aussi. Malheureusement, ce jour-là, le pêcheur d’Auvernier (NE) a un peu perdu de sa faconde. Au bout du fil, entre deux quintes de toux, il parvient juste à glisser – ça ne s’invente pas! – qu’il n’a «pas trop la... pêche».
En fait, c’est le Covid qu’il a attrapé dans ses filets. Avec une pneumonie en prime. À sa sortie d’hôpital, cet amoureux de la vie et des gens précise via SMS qu’il est heureux de retrouver son lac. «Les poissons ont quand même bien vécu la situation», ajoute-t-il. Un smiley riant aux larmes clôt le message. L’homme a retrouvé santé et humour.
Quelques jours plus tard, il nous accueille dans son antre, dans sa cabane de pêcheur, un lieu chaleureux à son image, au sein duquel règne un joyeux capharnaüm. Ixelle, sa petite chienne qui le suit partout (y compris sur son bateau), sort la truffe de sa niche. Pierre-André Challandes, un ancien mécano qui l’accompagne à la pêche, est occupé à remailler un filet.